Préparation et bénédiction du Litus épiscopal

Le « Cérémonial du Sacre des Évêques », dans le Pontifical de l’Église Gnostique Apostolique, fait allusion, pour la remise du Litus (substitué à la Crosse des Églises exotériques), à la verge de Moïse, changée en Serpent, et au rameau d’amandier d’Aaron.

Ces « bâtons de pouvoir » de l’Ancienne Alliance ont un symbole équivalent dans la nouvelle Alliance c’est le ceps de vigne. Dénommé dans l’antiquité latine vitis. Il était pour le monde méditerranéen le symbole du pouvoir ; c’est pourquoi il était avant tout l’insigne des centurions. On comprend alors la signification ésotérique des paroles du Christ : « Je suis le Ceps, je suis la Vigne, et mon père est le Vigneron » (Jean, Évangile, XV, 1 à 9).


Allusion aux passages suivants des autres Évangiles où il est question d’une vigne et des vignerons mercenaires qui tuent le Fils du Maître de la Vigne
Matthieu (XX, 1-15 ; XXI, 33-41), Marc (XII, 1-9), Luc (XX, 9-16).

L’on comprend alors cette autre phrase des  écrits gnostiques, qui appellent le  Dieu Suprême le « Père de toutes les Puissances et de toutes les Paternités ». Si la Vigne et ses Ceps sont les symboles de ces Puissances et de ces Paternités, le Dieu Suprême en est bien le Vigneron.

Le ceps de vigne, coupé selon certaines règles, rend dans la main des sujets sensibles psychiquement, une étrange impression de vie et de puissance. Si l’on présente l’extrémité (côté feuillage) à la fumée d’un encensoir, il est fréquent de voir s’accélérer la combustion et augmenter le volume de la fumée
odoriférante.

On choisira, pour sa coupe, le décours de la lune et, si possible, lorsqu’elle se trouve dans les premiers degrés du signe zodiacal du Capricorne. Les jours
voisins de Pâques et de la Pentecôte sont les meilleurs, en outre, par le rayonnement des grandes solennités chrétiennes qui les marquent peu après ou peu avant.

Le ceps, suffisamment droit, d’une longueur d’environ 60 à 70 cm et d’un diamètre de 3 à 4 cm, fera parfaitement l’affaire. On le coupera au lever du Soleil, en se tenant face à l’Est de façon à ce qu’il ne soit pas à l’ombre de l’opérateur durant la coupe. On le laissera sécher quelques semaines et on l’écorcera avec un coupe-papier de bronze ou d’argent, jamais avec un couteau de fer ou d’acier. Le bois doit être alors d’une belle nuance lie de vin, violet sombre. Les vignes des hauts lieux ou des monastères sont tout indiquées comme provenance pour le ceps.

Notes :

Le lituus est le nom latin donné initialement à un ustensile de pratique sacrée des haruspices et des augures étrusques. le « lituus augural » est un bâton sans nœud se terminant par une crosse courbe (qui a donné la crosse des évêques et qu’on retrouverait dans le mot liturgie).

Le lituus était utilisé en particulier dans le rite de fondation des villes pour le bornage sacré par le templum.

Comme pour beaucoup d’objets de la vie quotidienne des Étrusques, on le trouve représenté sur les vases, les stèles (camées du Cabinet de France ou de Vienne.), les bas-reliefs des tombeaux (tombe de Chiusi, Tomba del Tifone de Monterozzi, sarcophage de Vulci, Auguste tenant le lituus au musée archéologique de Florence, autel de Pompéi…) ou de décoration des bâtiments (Poggio Civitate de Murlo) car il servait également lors des funérailles comme insigne de dignité.

On en trouve trace comme un des nombreux apports des Étrusques aux Romains (sur les monnaies : pose de l’augure couronné par Juno Sospita sur des deniers de la gens Cornuficia, monnaies des familles Antistia, Autonia et Minucia) et les Romains « prétendaient même conserver dans la curie des Saliens Palatins ce même lituus qui, miraculeusement, avait été préservé dans l’incendie de Rome par les Gaulois ».

Par leur similitude de forme il existe un instrument de musique nommé « lituus trompette »(Cicéron, glose) recourbé à son extrémité, joué par le liticen également : lituus en bronze, long de 1,60 m, d’une tombe de Cerveteri (Musée étrusque du Vatican), deux litai sur les fresques de la Tombe des Reliefs

Sources : Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio,

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